Sophie Adriansen livre un récit terrible sur l'emprise maternelle. C'est un témoignage libérateur qui aborde un sujet complexe et d'actualité aux conséquences lourdes sur toute une génération.
Alix est maman de deux petites filles : Violette et Suzie. Les deux enfants font le bonheur du couple. Elle et son mari sont des parents bienveillants qui communiquent, écoutent et valorisent leurs enfants.
Alors qu'Alix se trouve avec l'une de ses filles et sa mère, elle prend le temps d'observer et de complimenter sa petite. Sa mère lui dit qu'elle ne devrait pas lui dire autant de belles choses, sinon elle finira par le croire... Alix comprend à cet instant, pourquoi elle n'a pas confiance en elle et pourquoi elle doute de tout. Sa maman n'a jamais eu de paroles positives, motivantes et gentilles. Bien au contraire.
Tout doucement, Alix va comprendre la toxicité de sa mère à travers ses réflexions méchantes et cassantes car pour elle rien n'est mieux que la critique et la méprise. Alix est consciente de tout cela mais elle n'arrive pas à couper les ponts. Sa meilleure amie lui dit régulièrement que cela reste sa mère et qu'elle a de la chance de l'avoir.
Alix se pose, se reconstruit et s’interroge sur les bonnes décisions à prendre pour elle et pour sa famille. Elle sait que nous ne choisissons pas sa famille, apprend que nous ne sommes pas obligé de tout accepter et qu'il est possible de briser des liens pour se préserver.
Cette BD bouscule nos êtres. Elle est réaliste et met en lumière un sujet rarement abordé sur les problèmes intrafamiliaux. Le dessin de Mlle Caroline est simple et léger. La mère est représentée par une ombre qui à chaque fois qu'elle ouvre la bouche, expulse des micro-particules noirs et rouges. Cela renforce la toxicité et le mauvais fond du personnage.
Pour conclure, Chère maman est une BD "thérapeutique" qui fait du mal et du bien à la fois.